Vous avez raté le documentaire diffusé hier sur Arte à propos de l’économie collaborative ? Rassurez-vous, chez BAP, on l’a regardé attentivement et on vous propose une petite séance de rattrapage : découvrez les initiatives collaboratives présentées ville par ville et ne manquez pas la partie sur Séoul qui était, de loin, la plus intéressante !
Berlin
C’est dans la capitale allemande que nous découvrons Why Own It, une application mobile de prêt d’objets entre particuliers. L’appli repose sur le principe du troc, l’idée n’est pas de payer pour emprunter un bien mais d’en prêter un en retour. Le documentaire illustre ainsi le fait que la confiance est la monnaie de l’économie du partage. L’image que les autres se font de nous joue alors un rôle crucial, c’est la raison pour laquelle les particuliers sont encouragés à alimenter leur profil d’utilisateur et à laisser des commentaires à la suite d’une expérience.
Le documentaire nous présente ensuite les initiatives d’auto-partage développées par de grandes marques automobiles telles que Mercedes ou BMW dans les principales villes allemandes. Ainsi, depuis 2011, BMW détient son propre service de car sharing, Drive Now, et se vante d’avoir la particularité de ne pas exiger que le véhicule soit ramené à l’endroit de départ.
Paris
Nous suivons ensuite une allemande de passage à Paris qui utilise Couchsurfing pour se loger gratuitement puis Cookening pour dîner chez l’habitant, rencontrer des parisiens et avoir un aperçu de leur mode de vie. Et, quand l’heure du départ sonne, cette-dernière utilise BlaBlaCar pour se rendre à l’aéroport. Le service de covoiturage compte à ce jour 9 millions d’usagers dont 1 million utilisant la plateforme tous les mois. D’après Frédéric Mazzella, son fondateur, « le partage sera presque une norme d’ici 10 à 15 ans ».
Direction la banlieue parisienne ensuite à la rencontre d’un agriculteur de vaches laitières utilisant La Ruche Qui Dit Oui pour vendre ses produits. En mettant en relation directe les producteurs et les consommateurs, cette plateforme présente de nombreux avantages. Elle permet tout d’abord de supprimer les intermédiaires ce qui fait baisser les prix, permettant ainsi à l’exploitant de gagner plus et de gérer sa production en fonction des commandes. A cela s’ajoute le fait que la vente directe réduit les temps mais également les coûts de transports et favorise le lien social. La startup a rencontré un très beau succès puisque la première ruche a ouvert en 2011 et on en compte aujourd’hui plus de 600 partout en France.
Séoul
A Séoul, l’économie du partage est une réelle source d’espoir et a pour vocation de rendre la capitale sud-coréenne plus humaine et plus durable. C’est le Maire de la ville qui a amorcé ce mouvement, convaincu que grâce à la consommation collaborative et au vivre ensemble, les gens pourront acquérir un sens de la communauté et ainsi se rapprocher les uns des autres.
Le Maire a lancé en 2012 le grand programme « The Sharing City Séoul » afin de s’attaquer au marché du logement et rénover maisons et appartements pour les rendre propices à la colocation. Il faut savoir que ce mode d’habitation était inexistant jusque là à Séoul, ce programme a donc permit aux jeunes de s’installer à plusieurs, pour la première fois, ailleurs que dans des foyers étudiants. Le gouvernement a également écrit aux personnes âgées vivant seules pour les encourager à héberger les étudiants les plus touchés par la crise en sous-louant les chambres inutilisées.
Le documentaire nous explique ensuite que Séoul a le taux de suicide des moins de 25 ans le plus élevé au monde car les jeunes craquent sous la pression de leurs familles, de l’école et de la société. Si le Maire s’implique autant dans l’économie du partage c’est pour que les gens se rencontrent, comprennent les problèmes d’autrui et pour, in fine, augmenter le sentiment d’appartenance à une communauté et diminuer le nombre de causes liées au suicide.
Le social dining fonctionne très bien à Séoul pour justement réduire ce sentiment de solitude et d’isolement. Des inconnus se rassemblent autour d’un bon repas et d’un sujet de discussion proposé par les collaborateurs, ils se donnent rendez-vous dans un restaurant où chacun achète riz et boisson puis ils amènent ce qu’il veulent en plus afin de le partager avec les autres. Bien que cette-dernière remette en question les structures familiales traditionnelles, le Maire de la ville place de grands espoirs dans l’économie du partage et espère y habituer rapidement ses citoyens. Pour cela, la municipalité soutient financièrement une cinquantaine de startups de l’économie collaborative.
San Francisco
C’est dans la « capitale mondiale de l’innovation » que nous découvrons la startup spécialisée dans les services de proximités Zaarly. Cette-dernière va de ville en ville pour repérer les prestataires de service les plus talentueux et leur offrir de la visibilité. L’idée étant d’aider ces micro-entrepreneurs à se présenter sur leur meilleur jour afin de créer une relation de confiance en ligne puis la monétiser hors ligne.
Le documentaire part ensuite à la rencontre de Nathan Blecharczyk, l’un des fondateurs de Airbnb, qui nous explique que les logements sont répartis partout en ville – contrairement aux hôtels qui sont dans les zones les plus touristiques – et entraient ainsi les voyageurs à dépenser de l’argent dans des quartiers qui, d’habitude, ne bénéficiaient pas du tourisme. Le fondateur parle également des logements pittoresques disponibles sur le site et nous présente le Mushroom Dome, une cabane en bois construite par des particuliers pour leurs enfants. Située à seulement 2h de San Francisco, cette-dernière a longtemps été la meilleure location d’Airbnb avec un taux d’occupation de 97% !
